Le mot lithothérapie vient des termes grecs “lithos” (pierre) et “therapeia” (cure). Il désigne l’art du soin par les pierres. Cependant, si l’origine étymologique du mot lithothérapie est facile à retracer, il n’en va pas de même des origines historiques de cet art, dont les racines se perdent dans le fond des âges. Pierres et cristaux accompagnent en effet l’humanité depuis le premier outil fabriqué de la main de l’homme, et sont encore utilisés dans les technologies les plus récentes…
2000 ans d’histoire de la Lithothérapie
Dans l’Antiquité, les indiens Aztèques, Mayas et Incas sculptent la pierre en statues, statuettes et bijoux. En Egypte, le symbolisme des couleurs des pierres (Cette influence dépend de leur couleur et des vibrations propres à chacune des couleurs. Le processus qui donne sa couleur à une pierre est bien connu) ainsi que l’art de leur placement sur le corps s’organisent. En Chine, en Inde, en Grèce, dans la Rome antique et l’empire Ottoman, chez les Hébreux et les Etrusques, on élève temples et statues, on fabrique bijoux ornés de gemmes, et on utilise les pierres pour leurs vertus physiques et psychologiques.
Durant le premier millénaire, la symbolique des pierres s’enrichit considérablement. Que ce soit en occident, en Chine, en Inde, au Japon, en Amérique, en Afrique ou en Australie, le savoir des pierres et l’art de la lithothérapie se développent. Les alchimistes cherchent la pierre philosophale, les Chinois utilisent les propriétés du jade en médecine, les Indiens codifient les propriétés des gemmes et les jeunes brahmanes sont initiés au symbolisme minéral. Dans les tribus nomades de divers continents, les pierres sont utilisées comme objet de relation entre l’homme et le divin.
Au cours du second millénaire, les connaissances s’affinent. L’abbé Haüy découvre au 18ème siècle les sept systèmes cristallins.
En 1781, l’abbé René Juste Haüy se trouvant chez un ami collectionneur de minéraux, examinait avec attention un morceau de “Spath d’Islande” (variété de calcite incolore et transparente) quand il s’aperçu, en le posant sur un texte imprimé, que celui-ci se voyait dédoubler.
Surpris par ce phénomène (la double réfraction) il en laissa tomber le morceau de calcite.
Il constata que celui-ci se brisait en petits morceaux parfaitement parallélépipédiques de forme rigoureusement identique, les rhomboèdres, il s’agissait en fait du phénomène de clivage. Haüy étudia de manière scientifique ces propriétés et fit paraitre sept ans après un essai concernant sa théorie sur la structure des cristaux. Il était parvenu rationnellement à la 6 conclusion que la régularité des formes extérieures d’un cristal reflète exactement l’arrangement des éléments qui le constituent, ces éléments sont disposés en couches parallèles.
On lui doit la découverte et l’identification de bon nombre de minéraux connus aujourd’hui en lithothérapie, notamment l’Apatite, la Pyrite ou encore l’Azurite….
A cette époque les pierres sont utilisées en médecine, essentiellement sous forme de poudres et d’élixirs. La lithothérapie (qui ne porte pas encore son nom) rejoint les disciplines scientifiques médicinales. Puis, sous l’impulsion du progrès des sciences, on se détourne du pouvoir des pierres. Ce n’est que dans la deuxième moitié du vingtième siècle que l’on assiste à un regain d’intérêt pour les pierres et leurs propriétés.
La lithothérapie moderne
Le terme “lithothérapie” apparaît dans la seconde moitié du vingtième siècle. Le médium Edgar Cayce attire le premier l’attention sur les propriétés curatives des minéraux en évoquant le pouvoir de guérison des cristaux (crystal healing). Puis c’est sous l’impulsion des mouvements d’idées nés dans les années 1960 et 1970, en particulier du New-Age, que la lithothérapie regagne les faveurs du grand public.
Aujourd’hui, de plus en plus de personnes se passionnent pour les bienfaits des pierres et développent cette médecine douce comme alternative et complément à la médecine moderne. Certains s’efforcent d’explorer toutes les capacités thérapeutiques des pierres et entendent donner à la lithothérapie ses lettres de noblesses, persuadés du fait qu’elle peut nous soulager et nous guérir.
Les pierres et cristaux font en outre partie de notre quotidien d’homo technologicus. On extrait chaque jour métaux et corps chimiques des minéraux. Le quartz est dans nos montres et ordinateurs, les rubis génèrent les lasers… Et nous les portons diamant, émeraude, péridot, grenat en bijoux… Peut-être un jour trouverons-nous dans cette même technologie les moyens de constituer la lithothérapie en science. Nous pourrons ainsi observer comment les pierres agissent de façon mécanique sur notre corps, notre esprit et notre équilibre énergétique.
D’ici là, chacun est libre de se faire sa propre idée en utilisant les pierres au quotidien. Plus important encore : chacun est libre d’y trouver des bienfaits qu’une expérience millénaires a su mettre en lumière.